Mercredi 20 Juin 1917
Petite Emma bien aimée,
Je m'empresse de répondre à ta lettre que je viens de recevoir ce soir qui m'a fait bien plaisir de te savoir en bonne santé, quant à moi, je suis toujours de même.
Je viens aussi de recevoir toutes tes lettres qui étaient allées au bataillon.
La chaleur augment presque tous les jours. Je t'assure, je mouille souvent ma chemise. Il faudrait bien faire comme tu me dis sur une de tes lettres, aller sans pantalon, on serait toujours un peu plus à l'aise. Seulement, il y a quelque chose à cacher qu'on ne montre pas à tout le monde.
J'espère tout de même bientôt aller en perme. Je serai probablement du prochain détachement. Il faut prendre courage, mais le temps est tout de même bien long, je trouve.
Je ne connais pas grand nouveau à te raconter ce soir (Aisne entre Fismes et Soissons).
Reçois, petite Emma adorée, les plus doux baisers de ton ami qui pense toujours à toi.
Bonsoir et à bientôt,
Modeste