Lundi 15 Octobre 1917 matin Ma petite Emma bien aimée Je m'empresse de faire réponse...

Lundi 15 Octobre 1917 matin

Ma petite Emma bien aimée

Je m'empresse de faire réponse à ta lettre que j'ai reçue hier soir qui m'a fait bien plaisir d'avoir des nouvelles et de te savoir en bonne santé quant à moi je suis toujours de même.

Par suite de mon déplacement je croyais être un moment sans avoir de nouvelles mais heureusement je n'ai été que deux jours sans en avoir car maintenant je n'ai plus que ça pour me distraire.

Tu me dis que vous prenez courage quand vous avez un peu plus mal car vous savez que vous êtes plus heureuses que nous autres. Mais il ne faut pas que tout le monde soit malheureux parce que avec ce qui s'est passé et ce qui se passera encore, beaucoup d'entre nous aurons besoin de vous autres pour nous remettre les idées en place et nous donner un peu de distraction. En attendant la fin de tout cela, il ne faut pas s'en faire.

Je ne connais pas grand chose à te dire ce matin.

Bien le bonjour à toute la famille et à Marcel.

Reçois, mon petit coeur chéri, les plus doux baisers de ton ami dont les pensées se portent toutes vers toi.

Modeste.