Samedi 3 Juillet Août 1918 Je m'empresse de faire réponse à ton aimable lettre de...

Samedi 3 Juillet Août 1918

Je m'empresse de faire réponse à ton aimable lettre de mardi que je viens de recevoir qui m'a fait bien plaisir d'avoir des nouvelles et de te savoir en bonne santé et que ta main va mieux, quant à moi, je suis toujours de même. Toujours terré dans mon petit trou comme les taupes, en ce moment cela va encore à moitié, il fait beau temps.

Je crois que ce doit être la région pour recevoir les Américains de ce moment, car mon père m'écrit aussi aujourd'hui qu'ils en ont couchés. Il n'est pas trop tôt qu'ils viennent nous aider un peu, nous en avons besoin, et puis ils sont costauds, eux autres.

Qu'ils nous amènent la fin, c'est tout ce que je leur demande et qu'on puisse reprendre sa petite vie tranquille comme au temps passé.

C'est bien à souhaiter que Camille Oger soit prisonnier malgré que ce ne soit guère intéressant, cela l'est toujours plus qu'autrement; Il est bien rare s'il n'y en n'a pas encore d'autres de la région, comme nous sommes la plus grande partie dans ce coin-ci malheureusement. Enfin il faut espérer qu'il n'y en restera que très peu, malgré que c'est toujours de trop.

Je ne connais pas grand nouveau.

Je te quitte pour ce soir en t'embrassant de tout mon coeur.

Bien des amitiés à toute la famille et aux petits amoureux.

Reçois, mon petit ange chéri, les plus tendres amitiés de ton petit mai qui pense toujours à toi et ne t'oublie pas.

Mille bons gros baisers

Modeste