Mardi 19 Août 1919 Je m'empresse de faire réponse à ta bien aimable lettre de samedi...

Mardi 19 Août 1919

Je m'empresse de faire réponse à ta bien aimable lettre de samedi que j'ai reçue hier soir qui m'a fait bien plaisir d'avoir des nouvelles et de te savoir en bonne santé, quant à moi, je suis toujours de même.

(Tu es bien cachotière donc) que tu n'étais pas pour me le dire que tu avais un peu de rhume. Tu as peur que je m'en fasse pour cela. Pourtant, je ne m'en fais pas beaucoup maintenant que je vois la fuite qui s'approche, mais tout de même, je pense toujours à toi. Quand je suis avec les copains, j'y pense un peu moins, mais quand je suis seul, je me dis toujours que je serais tout de même bien mieux à côté de mon petit ange chéri, ce serait tout une autre vie que celle d'aujourd'hui. Enfin, cela approche tous les jours, 36 demain et adieu à cette belle vie militaire.  Après nous passerons de bons moments ensemble.

Je vois que vous avez de l'agrément avec le ménage C... Cela ne me surprendrait pas qu'elle aurait un peu honte car elle n'a pas une vie bien honorable tout de même. Et lui, il ne faut pas qu'il soit dégoûté pour s'adresser là. Suffit qu'il devait le savoir aussi bien que tout le monde. J'aime mieux pour lui que pour moi. et je leur.

Je ne connais pas grand chose de nouveau pour le moment; qu'il fait chaud, le vieux, il nous chauffe la cocarde, je m'en suis aperçu en étant de garde ce matin.

Bien le bonjour à toute la famille et à M. et Mme Duveau.

Reçois, mon petit coeur adoré, les plus sincères amitiés de ton petit ami dont le coeur est à toi pour toujours.

Mille bons baisers et caresses

Modeste

Bonsoir et bons rêves, à bientôt près de toi.
Je crois que tu commences à compter aussi, toi.