Dimanche 24 Août 1919 Ma petite Emma bien aimée Je m'empresse de faire réponse à...

Dimanche 24 Août 1919

Ma petite Emma bien aimée

Je m'empresse de faire réponse à ta bien aimable lettre de jeudi que j'ai reçue hier soir qui m'a fait bien plaisir d'avoir des nouvelles et de te savoir en bonne santé ainsi que toute la famille, quant à moi, je suis toujours de même.

Encore un dimanche  que nous allons passer loin l'un de l'autre, à trouver le temps long et à s'ennuyer, et dire qu'il y en a encore quatre à passer comme cela. Le temps ne passe pas vite quand même. Il me semble qu'il y a je ne sais combien de temps que j'étais près de toi. Enfin, avec du courage et de la patience, nous y arriverons bien à ce beau jour que nous attendons depuis si longtemps déjà. C'est comme tu me dis, j'ai eu le bonheur de m'en tirer. Oublions le passé et songeons à notre avenir et espérons qu'il sera plus brillant, nous ne l'aurons pas volé toujours.

Ce soir je vais peut-être m'amuser à lire, je viens de trouver un vieux bouquin, cela va toujours me passer un moment.

Je ne connais pas grand chose de nouveau pour le moment. La température s'est rafraîchie un peu, il ferait bon aller faire une petite promenade tous les deux, mais nous ne pouvons pas, ce sera pour pus tard.

Marcel ne va pas être long sans s'en venir, sûrement que demain soir, il sera près de sa petite Emilienne, car où je suis, sa classe est partie hier matin. Je voudrais bien que ce soit mon tour aussi moi, enfin il viendra, 31 demain matin.

Je vais finir pour ce soir, peut-être j'aurais encore de tes nouvelles ce soir. Je ne doute pas  que tu n'aies pas besoin de brique en cette saison, cvar alors, qu'est-ce que cela serait cet hiver.

Bien le bonjour à M. et Mme Duveau.

Reçois, mon petit coeur chéri, les plus sincères amitiés de ton petit ami qui pense sans cesse à toi.

Mille bons baisers

Modeste